Lorsqu'un bien immobilier a fait l'objet de travaux soumis à un permis de construire ou à une déclaration préalable, l'attestation de non contestation de la conformité devient un document à la fois technique et stratégique. Peu connue du grand public, cette pièce peut toutefois jouer un rôle déterminant lors de la vente d'un bien immobilier. Elle constitue une preuve que l'administration ne remet pas en cause la conformité des constructions réalisées, ce qui peut rassurer l'acquéreur et sécuriser la transaction. Mais est-elle obligatoire ? Comment l'obtenir ? Et quelles sont ses implications juridiques ? Décryptage.
Non, ce n'est pas un document obligatoire. Cependant, il est souvent demandé par l'acheteur ou le notaire, surtout s'il n'y a pas de certificat de conformité délivré par la mairie. Il faut préciser que ce papier n'est en aucun cas l'équivalent d'un certificat de conformité.
Le vendeur n'a pas l'obligation de fournir cette communication pendant une vente immobilière. Jusqu'à ce jour, il n'existe aucune contrainte légale. Toutefois, dans certains cas spécifiques, fournir cette pièce peut s'imposer indirectement. C'est le cas par exemple pour lever des doutes sur la régularité des œuvres ayant modifié la structure ou l'apparence du bien. Le papier garantit que le bien vendu est conforme aux règles d'urbanisme. Dans ce cas, en cas de construction récente, la lettre peut faire office de preuve complémentaire que l'administration n'a pas exercé de recours dans les dates prévues.
Le notaire ou l'acquéreur peut imposer la production de ce papier dans plusieurs cas :
La procédure peut varier d'une situation à une autre, étant donné que ce n'est pas un dossier officiel. Voici les grandes étapes : identifier la personne qui va établir le témoignage (propriétaire, vendeur, architecte, maître d'œuvre, etc.), réunir les documents nécessaires (permis de construire, DAACT, extrait cadastral, etc.), rédiger de l'acte avec tous les éléments (identité du déclarant, référence du bien, etc.) et signatures des parties prenantes. Attention, c'est un engagement sur l'honneur, donc aucune autorité ne le valide.
Comme dit plus haut, ce manuscrit doit être livré avec d'autres documents, comme le DAACT. Ce dernier est à déposer à la mairie. L'administration dispose d'une échéance de trois mois pour effectuer un contrôle. Ce temps court à partir de la date de réception de la proclamation. Si aucun contrôle n'est effectué, la conformité est réputée acquise, sauf preuve du contraire. La confirmation de non-opposition de la conformité peut ensuite être délivrée à la demande du propriétaire. Il s'agit d'un texte administratif certifiant que l'administration n'a pas exercé de recours dans les délais impartis. Il est donc essentiel de conserver une preuve du dépôt de la DAACT, notamment l'accusé de réception.
Si la mairie ne donne pas de réponse à la demande de DAACT après le délai légal de trois mois, celle-ci n'est pas automatiquement délivrée. Si la mairie refuse de délivrer sans justification valable ou en cas de blocage administratif, il est possible de demander auprès du préfet. Ce dernier peut faire obtenir le DAACT et faire rédiger ensuite le papier de non objection de la conformité.
Ce dossier ne remplace aucun texte administratif officiel, mais elle peut servir d'élément de preuve dans une transaction immobilière. Premièrement, c'est une annonce sur l'honneur. Donc, elle engage la responsabilité du vendeur, même si elle ne constitue pas un justificatif officiel. Cependant, elle peut avoir une valeur juridique contractuelle et probatoire.
Cette attestation peut avoir un certain pouvoir, surtout s'il est bien rédigé. Si elle ne constitue pas une immunité absolue, elle représente un élément de preuve important en cas de litige. Elle peut limiter fortement les risques de remise en cause par l'administration ou par les tiers. Cependant, elle n'empêche pas des contestations ultérieures fondées sur d'autres fondements juridiques, comme les infractions au droit de l'urbanisme découvertes postérieurement.
L'attestation de non opposition de la conformité peut faciliter les démarches administratives futures : dépôt d'un nouveau permis, obtention d'un certificat d'urbanisme, ou encore régularisation d'une situation existante. Elle permet de démontrer que les chantiers précédents ont été menés dans les règles, ce qui peut influencer favorablement l'instruction d'un nouveau dossier. Lors d'une vente, ce papier rassure l'acquéreur et peut éviter des demandes de régularisation postérieure à la transaction.
L'acte de non objection de la conformité, bien que non obligatoire dans tous les cas, est un outil sécurisant à la fois pour le vendeur et pour l'acheteur. Elle témoigne que les ouvrages réalisés ont été portés à la connaissance de l'administration, qui ne les a pas contestés dans les délais impartis. Si elle ne protège pas contre tous les risques, elle représente néanmoins une garantie précieuse.